Médaille des Blessés Militaires

Symbole :

La médaille française des blessés de guerre présente quelques particularités.
Tout d’abord, sa dénomination, s’agit-il d’une médaille, ou d’un insigne : la discussion n’est pas close. Nul ne conteste que les blessés au combat qui ont été marqués dans leur chair, méritent reconnaissance.

Si l’on se réfère strictement aux textes, un blessé militaire devrait arborer une petite étoile émaillée, de couleur rouge, agrafée sur le ruban de la médaille commémorative du conflit au cours duquel la blessure a été reçue.

Cela n’est pas très valorisant, d’autant que les médailles commémoratives voient déjà, généralement, leur ruban orné d’une large barrette métallique mentionnant le conflit correspondant.

Une médaille spécifique a donc été créée, constituée, comme toutes les décorations, d’un ruban auquel est suspendue une grande étoile rouge, à cinq branches, sur un champ d’or, de forme circulaire..

Le plus souvent, c’est cette médaille spécifique, non officielle mais mieux représentative, qui est portée, tant par les blessés militaires, que par les blessés de guerre, civils, la couleur étant toutefois différente, pour ces derniers.


Titres et justificatifs :

Les textes régissant l’attribution de la médaille des blessés, ou « insigne des blessés », sont :

  • Le décret du 27 juillet 1916, instituant l’insigne des blessés militaires.
  • Le décret du 1er juillet 1918, instituant l’insigne des blessés civils.
  • L’article R46 du Code de la légion d’Honneur, assimilant les maladies contractées par les résistants déportés, à des blessures de guerre.
  • La loi n° 52- 1244 du 8 novembre 1952 réglementant le port de l'insigne des blessés de guerre.

Une deuxième particularité de la médaille des blessés est que, contrairement aux autres distinctions, il n’y a aucun diplôme délivré par les autorités militaires ou civiles, pour une telle décoration.
Néanmoins, il existe un titre, indiscutable, qui est le certificat d’homologation de blessure de guerre qui donne, lorsqu’on le détient, le droit au port de l’insigne.

Mais d’autres titres, comme des justificatifs hospitaliers, ou des rapports officiels permettent sans autre formalité, de porter la médaille des blessés.

Cette situation manque certainement de clarté et il serait sain que les conditions officielles d’attribution de la médaille des blessés fussent enfin mieux définies.


Bénéficiaire :

Comme indiqué plus avant, il n’y a pas de diplôme portant attribution de la médaille ou de l’insigne des blessés, militaires ou civils.

Cependant, il existe un certificat d’homologation qui peut être demandé aux autorités détenant les pièces matriculaires de l’intéressé.
La demande d’homologation de blessure doit être étayée par des justificatifs, tels que des extraits de registres d’hôpitaux, des rapports de l’unité, ou encore, des témoignages écrits des personnes qui se trouvaient sur place au moment des faits.

Il n’existe aucune date de forclusion en la matière : le certificat d’homologation peut être demandé et obtenu, plus de 30 ans après les faits considérés, dans la mesure ou ceux-ci peuvent encore être établis.


Particularités :

Le « vide » réglementaire qui entoure les conditions d’attribution de la médaille (ou de l’insigne des blessés) pourrait laisser à penser que dans l’esprit des législateurs, avoir reçu une blessure au combat est moins glorieux qu’une action d’éclat, voire moins important que d’avoir servi dans une unité combattante, cette impression étant renforcée par le fait que selon les spécialistes, la médaille des blessés se porte, après la médaille commémorative correspondante.

Comme si, a priori, le fait d’avoir été blessé au combat relevait d’un manque de chance, plutôt que d’un acte de courage auquel il convient, ipso facto, de rendre hommage.

Au deuxième degré, on voit qu’il n’en est rien : une blessure de guerre homologuée, ou dûment officialisée, est considérée comme un titre de guerre privilégié pour les candidats à l’O.N.M., à la Médaille Militaire, ou à la Légion d’Honneur, et ce, sans condition d’ancienneté de service.

Ainsi, sur ce plan, on constate qu’une blessure de guerre peut avoir la même importance qu’une citation à l’ordre de l’armée, ce qui est, tout bien considéré, une compensation de nature à mettre un peu de baume, sur la blessure.