Marie-Thérèse AUBRET:
"Au mois de mai 40, mon Oncle, Henri Martineau de la Thibaudière, se trouvait dans la déroute des français. Sa compagnie tentait de rejoindre Dunkerque pour passer en Angleterre, lorsque sur la route ils furent repérés par les allemands et bombardés une première fois. Henri fut enseveli par une bombe et dégagé par ses camarades. Dans la journée ils furent a nouveau bombardés et mitraillés, Henri fut tué par une balle dans la tête. Ses camarades l'ensevelirent au pied d'un arbre, Fernand Fournier du Bouchaud a raconté que s'il y retournait, il reconnaîtrait l'endroit. Il fut inhumé au cimetière de Raismes près de Valencienne. Puis en 1954 son corps fut transféré au cimetière militaire de Haubourdin près de Lille.
Dans la compagnie il y avait un prêtre d'Aizenay. Marguerite la soeur d'Henri pris contact avec lui. Il lui assura qu'Henri était mort en héros et il lui avait donné une dernière bénédiction et avait ramené quelques objets personnel dont son porte monnaie."
Marguerite MARTINEAU
" J'ai en effet été voir ce vicaire à Aizenay qui était dans la même compagnie qu'Henri mon frère. Après une attaque aérienne ils ont ramassé les blessés sur la route. Il a vu le cadavre d'un soldat qui n'avait plus de tête dans le fossé. Il a été voir et a vu a son poignet sur la plaque Martineau - La Roche/Yon. Il m'a dit qu'il avait reçu une balle de mitrailleuse en pleine tête. Je me souviens qu'on nous avais rendu quelques objets personnels : son couteau, porte monnaie etc. »
Marie-Thérèse AUBRET:
« En 1954 mon grand-père reçu une proposition de l’Armée pour faire rapatrier le corps au Poiré. Fernand Fournier du Boucheau vint le voir pour lui dire que si cela se trouve ce n’est pas le corps de son fils qui lui sera rendu. Il lui raconta qu’en 40 après le mitraillage, avec des camarades, ils rassemblèrent les restes éparses de plusieurs corps pour les enterrer pêle-mêle sous un arbre au bord de la route. C’est pour cette raison que mon grand-père refusa de faire rapatrier le corps de son fils.
En 1956 mon Oncle Pierre Martineau, le 2 e fils, fit l’école d’horticulture de Beauvais, il fut témoin de la fermeture de cercueil rendu aux familles ; certains étaient remplis de pierres ! »
La dépouille d’Henri Martineau se trouve pour longtemps dans un cimetière militaire au sud de Lille et c’est peut-être mieux ainsi. |