C'est lors d'une visite en 1961 au cimetière de Maissin, que Noël Kerdraon, journaliste de Ouest-France et ancien combattant grièvement blessé à Maissin, en appris la connaissance. Il fut étonné du nombre de soldats inhumés comme inconnu dans le cimetière: près de 3961 officiers et soldats, alors qu'il n'y a que 286 tombes individuelles. Il se renseigna auprès de vieux Maissinois qui les avaient enterrés. Grâce à eux il appris, que les Allemands avaient dépouillé les morts de leur plaque d'identité et de tous leurs objets personnels. Ceci expliquant en partie cela. Le bourgmestre M. Dom lui précisa que:
"Nos compatriotes ont fait le maximum pour identifier vos camarades tombés chez nous. Beaucoup de ceux qui restèrent au village, ont risqué leur vie, dans les jours qui suivirent les batailles des 22 et 23 août, en sillonnant la plaine et nos bois pour recueillir dans les sacs des soldats les livrets militaires. Ceux-ci furent centralisés par notre révérend Curé qui pendant l'occupation devait mourir, emportant avec lui le secret de l'endroit où il avait dissimulé ces précieux documents. Ce n'est que l'année dernière, quand on procéda à la restauration du presbytère, que l'on découvrit dans le grenier, une malle poussiéreuse contenant 430 de ces livrets."
Le maire remis à Kerdraon les précieux documents pour qu'ils soient rendus aux familles des soldats. La nouvelle fut annoncé dans le journal Ouest-France en novembre 1961 et la restitution fut assurée par le réseau de dépositaire du journal.
A l'aide d'une attestation signée du maire du Poiré, la mère d'Eglantine Fournier, Marie Guibert récupéra le précieux livret, seul souvenir de son frère disparu près de cinquante ans auparavant.
Il convient ici de rappeler que Madame Guibert, née Favrou, perdit son mari et ses trois frères lors de la Grande Guerre.
Source : Ouest-France du 6 novembre 1961, page 14 - Service Microfilm Ouest-France Chantepie - Rennes.
Photographie: Daniel Aubret - août 1999 |