Le 22 août 1914, baptême du feu à Maissin (Belgique).
Le tir précis des mitrailleuses, les rafales d’obus ne sont pas pour déconcerter les sept compagnies de première ligne du régiment. Elles subissent sans broncher les assauts d’un ennemi nombreux et puissamment outillé, passent à l’offensive et, sur 2 kilomètres, chassent, baïonnettes aux reins, ces Allemands que plusieurs journées de faciles succès en Belgique avaient rendus confiants et mordants. La troupe est au diapason des chefs, elle charge magnifiquement. Vers le soir, dans un assaut des plus vigoureux, la décision est obtenue : l’ennemi est rejeté de ses positions.
Dans sa rage impuissante, il incendie le village. C’est là que tombe le premier officier du régiment, le sous-lieutenant CLÉRET DE LANGAVENT, mortellement atteint au moment où, à la tête de sa section victorieuse, il pénètre dans les organisations défensives allemandes et s’y bat corps à corps. Les nombreux ennemis restés sur le terrain, notamment dans le chemin creux en bordure du village, attestent la violence de la lutte. Nos pertes s’élèvent à 450 environ.
Cette première journée de combat, qui se termine à notre avantage, influera favorablement et d’une façon durable sur le moral du 64e : pendant toute la campagne on parlera de l’affaire de Maissin.
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